Résumé :
C’est l’histoire d’une lutte, celle des dockers, pour le maintient de leur identité, de leurs valeurs et de leurs croyances malgré les profondes mutations du métier. Au Havre ou à Nantes-Saint-Nazaire, depuis plusieurs décennies, des générations de caliers, de vraquiers, de transporteurs, besognent pour décharger les millions de tonnes de cargaisons venues du monde entier. Ces hommes, qui exercent ce métier historique, étendards légendaires d’une époque glorieuse de la classe ouvrière et de la lutte syndicale, chevilles de la mécanique des échanges globalisés, ont assisté, aux premières loges, aux métamorphoses de la mondialisation, depuis les années 1950 et l’explosion du trafic maritime.
Et ces mutations profondes de la globalisation impriment de leurs sceaux, année après année, le métier de Dockers, ainsi remodelé sous les assauts d’une économie planétaire en perpétuelle expansion. Mais ces évolutions n’ont pas entamé la pénibilité du travail. Si la charge physique s’est réduite, une menace, silencieuse, pernicieuse, les décime : la toxicité grandissante du fret international. Car dans les containers, et les cargaisons en vrac de céréales, de bois, de charbon, ou de nitrates, se mêlent pesticides, fongicides, amiante, OGM… Soumis à cette multi-exposition, les dockers disparaissent trop vite.
Les chiffres sont sans appel : on meurt 8 ans plus tôt que la moyenne française quand on a travaillé sur les docks, près de 35% des travailleurs des ports seraient atteints de cancers. Devant cette maladie encore taboue, les Dockers refusent le silence, et se battent pour la reconnaissance de leur maladie professionnelle.
Réalisation : Benoite Juneaux
Production : Wild Angle Productions